Une double dédicace des livres de la présidente des femmes poètes de Guinée s’est tenue ce samedi 30 avril 2022. La première porte sur « Les roses de l’espérance », un livre de poésie qui est une compilation de beaucoup de poèmes de l’auteure.
Des poèmes qui parlent d’elle, de la vie, de l’amour, mais aussi de ces personnes reléguées au second plan alors qu’elles devraient se retrouver à la première loge de notre histoire : ce sont les femmes.
Dans ce premier ouvrage, Hajja Zeinabou Koumanthio Diallo essaie de démontrer qu’au départ, il y a la femme et qu’à la fin, il y aura encore la femme. « Parce que c’est elle qui donne la vie, qui transmet l’oralité, qui transmet le savoir à l’enfant depuis déjà dans le ventre », a expliqué la Directrice du Musée du Fouta.
Aussi, l’auteure se penche sur comment on devrait prendre en compte cet être cher qu’est la femme, non sans évoquer la relation entre les Hommes, notamment à travers ce lien que Dieu a créé. « Un lien que nous ici, en Guinée, nous voulons casser à tout prix. Alors, je réagis pour dire que ce n’est pas normal. Parce qu’on est lié par un cordon ombilical qu’on ne doit pas couper », a-t-elle enseigné.
De l’avis de Hajja Zeinabou Koumanthio, le pays vit une grave crise dépassant de loin le Covid-19 et plus grave qu’Ébola. « C’est que nous sommes en train de rompre ce lien, de casser ce lien. Le tissu social est déchiré. Et nous ne devons pas croiser les bras et regarder ce tissu disparaître. Alors, je me dis quelque part que le rôle de l’écrivain, le rôle du poète, consiste à redonner le courage à tous pour qu’on redevienne les frères qu’on a cessé d’être », a-t-elle confié.
« Anthologie de la poésie guinéenne ». C’est l’intitulé du second ouvrage présenté par la Directrice du Musée du Fouta. Il renferme les poèmes de 36 poètes guinéens dont la plupart sont décédés. A travers ce livre, Koumanthio dit avoir pensé à ces défunts poètes, parce que je me sques’étant rendue compte qu’on est en train de les oublier petit à petit.
« Parce que nous sommes champions en oubli ici. Alors, je me suis dit que ce n’était pas normal d’oublier des grands poètes comme Roger Gotho Zomou. Il s’agit, dans ce livre-là, de présenter leurs textes. Une façon pour moi de pérenniser leurs œuvres, de permettre qu’on parle souvent d’eux et qu’ils restent encore avec nous », a légitimé l’auteur.
Poétesse dans l’âme, fille d’une grande poétesse peule et petite fille de grands parents ayant beaucoup écrit la poésie pastorale, Hajja Zeinabou Koumanthio Diallo, depuis sa tendre enfance, baigne dans un environnement poétique qui lui a permis de s’intéresser très tôt à ce genre littéraire, de sentir la force même de la poésie en elle.
Elle écrit des romans, des pièces de théâtre et fait des contes. Elle est d’ailleurs animatrice de conte à la radio Espace Fouta. Pour Hajja Zeinabou Koumanthio Diallo, la littérature est comme une grande maison qui a plusieurs chambres. Etant de nature très curieuse, elle visite toutes les chambres de cette maison.
« Et il y a des moments où je cherche à habiter une des chambres ou l’autre. Mais il faut dire que j’ai commencé par la poésie. C’est ma porte d’entrée en littérature. Et pour moi, la poésie n’est pas qu’écrite ou chantée. On la vit. On vibre avec elle », a-t-elle placé en concluant.
« Les roses de l’espérance » vient ainsi compléter à quinze, le nombre d’ouvrages à l’actif de l’auteure.
